Tricot vieillot

Une horrible tendance vestimentaire qui ne veut pas mourir.
Écrit par Leanne Delap Mis en ligne le 17 novembre 2025

En 2002, Jordan Birch et Chris Boyd, alors étudiants à l’université, essayent des chandails pingouins kitsch dans un centre commercial de Vancouver et ont une idée de génie. Leur première soirée « horribles chandails de Noël » connaît un succès fulgurant auprès des jeunes. 

Leur concept se répand dans le monde entier, où les festivités annuelles se sont poursuivies jusqu’à l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Les chandails de Noël n’ont pas toujours été laids. Dans les années 1950, les « chandails jingle bell » étaient ornés d’élégants motifs nordiques de rennes et de flocons de neige. Popularisée par le chanteur Andy Williams, surnommé « Mr. Christmas » pour ses joyeuses émissions télévisées consacrées aux Fêtes de fin d’année, cette mode a été de courte durée. Mais les versions vintage nous rappellent à son bon souvenir. 

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Le pendule de la mode a basculé dans l’autre sens, et l’influence omniprésente du minimalisme des années 90 a relégué ces chandails tape-à-l’œil au fond de nos placards. Puis, en 2001, l’acteur Colin Firth, dans le rôle de l’avocat Mark Darcy dans Le Journal de Bridget Jones, réussit à rendre adorable, plutôt que gênant, le ridicule chandail à motif de renne au nez rouge que sa mère lui fait porter à une fête. Cette scène a des relents de nostalgie et est un baume pour l’atmosphère tendue du nouveau millénaire. 

Depuis, l’industrie de la mode éphémère s’est emparée de ce thème joyeux, produisant en masse des versions à paillettes, ornées de houx et sur le thème du Père Noël et des elfes dans le monde entier, sans oublier les versions pour Hanoukka et Kwanzaa. Aujourd’hui, nous vivons dans un tourbillon de cycles de tendances instantanées, mais le chandail de Noël, si mignon et vieillot, est tellement démodé qu’il restera un véritable classique canadien.

Cet article est paru dans le numéro Hiver 2025 du magazine Canada’s History.

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