Navette à encens

Cet objet liturgique a sans doute servi lors des cérémonies religieuses célébrées dans la chapelle du Fort de Ville-Marie, premier établissement français sur l’île de Montréal.

Texte par Annick Desmarais

Mis en ligne le 4 janvier 2023

La navette à encens est un objet religieux utilisé pour transporter l’encens jusqu’à l’encensoir lors des célébrations religieuses, notamment la messe. Cette navette à encens a été découverte en 2014 sur le site du Fort de Ville-Marie, premier établissement français sur l’île de Montréal. Le Fort était bâti sur une pointe,aujourd’hui Pointe-à-Callière, à l’embouchure de la petite rivière Saint-Pierre et du fleuve Saint-Laurent. En 1642, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve et Jeanne Mance, accompagnés de quelque 50 pionniers, fondent dans un objectif missionnaire l’établissement de Ville-Marie au nom de la Société de Notre-Dame de Montréal.

Une messe est célébrée et l’établissement est alors dédié à la Vierge Marie. Le Fort héberge le groupe qui vit des débuts éprouvants face aux Iroquois qui s’opposent à leur arrivée.

Pour se protéger, des fortifications entourent le lieu qui se compose de maisons, d’une chapelle, d’un hôpital et d’un bâtiment principal en bois.

Il est très probable que cet artéfact ait été utilisé dans la chapelle à l’époque du fort. Cette navette à encens a été fabriquée à La Chapelle-des-Pots, une commune du sud-ouest de la France, un village où des potiers œuvrent depuis plus de huit siècles. L’objet a la forme d’une barque semi-pontée. Il est en terre cuite commune vernissée de la Saintonge. Ce matériau décoré aux oxydes colorés est rare dans la collection du Fort de Ville-Marie. Ce type de céramique, qui est de qualité supérieure, exige des procédés de fabrication élaborés. La navette à encens a été cassée en de nombreux morceaux, comme l’indique le petit format des tessons trouvés.

Lieu de conservation de cet objet : Pointe-à-Callière, cité d’archéologieet d’histoire de Montréal.

Cet article est paru initialement en français, en 2022, dans un numéro spécial intitulé Cinquante Merveilles de nos musées: les plus beaux trésors de la Francophonie Canadienne. Le numéro spécial hors-série faisait partie du Projet Portage, une initiative de cinq ans qui visait à favoriser l’échange d’idées et de langues, et ouvrir de nouveaux horizons aux prochaines générations d’historiens canadiens.

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