Pointes de flèches

Ces pointes de flèche auraient été utilisées au début du XVIIe siècle.

Texte par Annick Desmarais

Mis en ligne le 16 février 2023

Ces pointes de projectiles triangulaires du type Madison sont des outils en pierre taillée probablement utilisées pour la chasse et à l’occasion pour la guerre. Elles sont composées de quartzite rosé et couvertes de négatifs bifaciaux. Selon les archéologues, elles sont typiques de la fin de la période paléohistorique et de la période du Contact.

Elles auraient probablement été utilisées jusqu’au cours des premières décennies du 17e siècle. Les Premières Nations occupaient le continent nord-américain plusieurs millénaires avant les Européens. Sur l’île de Montréal par exemple, Jacques Cartier rencontre en 1535 les Iroquoiens du Saint-Laurent dans un village nommé Hochelaga. Lorsque Samuel de Champlain explore la région au début du 17e siècle, le village avait disparu mais l’île continuait d’être fréquentée par d’autres groupes autochtones.

Des indices archéologiques et ethnohistoriques pointent vers l’idée d’une occupation biculturelle de la pointe à Callière au début du 17e siècle, alors nommée Place Royale par Champlain. Ce lieu favorable et visible du fleuve était idéal pour le commerce des pelleteries.

Plusieurs récentes découvertes, dont ces pointes de flèche en 2015, permettent de mettre en lumière des traces de ces rencontres et de la présence à la fois autochtone et européenne. Même après la fondation de Ville-Marie en 1642, les Autochtones ont poursuivi leurs visites sur l’île, le fort de la pointe à Callière étant devenu un centre diplomatique et commercial. Les Anishinabeg viendront par exemple s’y installer pour de courts séjours, tandis que des Hurons-Wendats s’y réfugieront pour plus ou moins longtemps.

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Lieu de conservation de cet objet : Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal.

Cet article est paru initialement en français, en 2022, dans un numéro spécial intitulé 50 Merveilles de nos musées. Le numéro spécial hors-série faisait partie du Projet Portage, une initiative de cinq ans qui visait à favoriser l’échange d’idées et de langues, et ouvrir de nouveaux horizons aux prochaines générations d’historiens canadiens.

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