Transcription textuelle de la vidéo Guerre et paix

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Les Canadiens sont polis, réservés et s’excusent… BEAUCOUP. Ce n’est pas nous qui provoquons les guerres, nous essayons plutôt de les éviter. Après tout, le Canada est une nation de gardiens de la paix, PAS VRAI?

Eh bien oui… et non. En fait, c’est compliqué.

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Même si le Canada a pris part à de nombreuses missions de maintien de la paix au fil des décennies, notre pays a également une longue histoire de conflits qui remonte loin dans le temps.

Les ancêtres des peuples autochtones d’aujourd’hui se faisaient la guerre pour diverses raisons.

Lorsque les Européens sont arrivés au Nouveau Monde, ils ont eu des conflits avec les Autochtones qui habitaient ici. Les nouveaux arrivants se battaient également entre eux.

Aux 17e et 18e siècles, l’Amérique du Nord était le théâtre de conflits presque constants entre la Grande-Bretagne et la France, et chaque partie au conflit avait ses alliés autochtones.

En 1763, la Grande-Bretagne et la France ont finalement déclaré la fin de la « guerre de Sept Ans ». Après des siècles de conflit, de nombreux colons espéraient enfin la paix.

Mais leurs espoirs furent déçus. En 1776, treize colonies britanniques se sont révoltées, allumant l’étincelle de la Révolution américaine.

Après ce conflit est venue la Guerre de 1812 — lorsque l’Amérique a tenté de conquérir le Canada pour nuire à la Grande-Bretagne. Les troupes britanniques et canadiennes ont non seulement freiné l’invasion américaine, mais ils ont incendié la Maison Blanche à Washington.

Vers le milieu des années 1800, les peuples autochtones de l’Ouest ont fait face à des vagues de colons qui empiétaient sur leurs territoires traditionnels.

En 1869, la Compagnie de la Baie d’Hudson a vendu la Terre de Rupert au Canada, provoquant une crise majeure.

Il s’agissait du territoire traditionnel de nombreuses Premières Nations, mais également du territoire de la nation métisse. Personne ne les avait consultés sur cette vente.

Lorsque le Canada a envoyé des arpenteurs sur le territoire aujourd’hui appelé le Manitoba, Louis Riel et ses confrères métis les ont renvoyés.

Ensuite, ils ont pris le contrôle de la colonie de la Rivière Rouge, qui est aujourd’hui Winnipeg.

Le Canada a déclaré qu’il s’agissait d’une rébellion. Les Métis parlaient plutôt de résistance.

En 1885, la situation se répète sur le territoire qui forme aujourd’hui la Saskatchewan. Louis Riel, de retour d’exil des États-Unis, dirige une alliance de combattants métis et autochtones contre l’armée canadienne. Riel espère empêcher le Canada de s’emparer de la région – mais cette résistance du Nord-Ouest sera un échec.

En 1899, le Canada, pour la première fois, envoie des troupes à l’étranger. Plus de 8 300 soldats se joignent à l’Empire britannique dans sa guerre contre les colons boers hollandais, en Afrique du Sud.

Lorsque la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne en août 1914, le Canada, un Dominion de l’Empire britannique, entre automatiquement en guerre.

La plupart des Canadiens soutiennent le conflit. Des dizaines de milliers d’hommes accourent pour s’enrôler.

Mais les rêves de grande aventure se transforment vite en cauchemar dans les tranchées, où les hommes sont horriblement massacrés.

Les forces canadiennes gagnent la réputation d’être les « troupes de choc » de l’empire britannique, mais elles paient un lourd tribut : en effet, 60 000 Canadiens seront tués dans ce conflit.

La guerre provoque aussi de profonds bouleversements ici au pays.

Des luttes politiques s’engagent au sujet de la conscription. Les rôles traditionnels des hommes et des femmes sont transformés, alors que des milliers de femmes travaillent maintenant dans les usines et sur les fermes pour soutenir l’effort de guerre.

Sur la scène mondiale, le Canada gagne le respect de la Grande-Bretagne, des États-Unis et d’autres grandes puissances en raison de son sacrifice.

Le Canada développe également sa propre identité et se joint à la Ligue des Nations, l’organisme précurseur des Nations Unies.

En 1939, Le Canada se joint aux nations alliées dans leur lutte contre l’Allemagne nazie. Des tragédies de Dieppe et Hong Kong, aux victoires en Italie, en France et aux Pays-Bas, les forces canadiennes se battent courageusement sur terre, dans les airs et en mer.

En même temps, les droits de certains Canadiens sont bafoués. Des milliers de Japonais-Canadiens et de personnes d’origine allemande, autrichienne et italienne sont internées dans des camps pendant la guerre.

La Deuxième Guerre mondiale s’est révélée un tournant. Une nouvelle organisation, les Nations Unies, nait des cendres du conflit : elle a pour mission de répandre la paix.

Le Canada, encore une fois, contribue à la cause. Il fait partie d’une force de sécurité des NU pendant la guerre de Corée et participe activement aux activités diplomatiques.

En 1956, le Canada propose de créer une force militaire relevant des NU afin d’intervenir dans la crise de Suez. Lester B. Pearson, le ministre des Affaires extérieures du Canada de l’époque, participe à la création du concept de « maintien de la paix ». Il recevra plus tard le Prix Nobel de la paix.

C’est le début de la transformation de l’image du Canada – des « troupes de choc » de l’Empire britannique à une nation de « gardiens de la paix ».

Le Canada rejoindra ensuite des missions de maintien de la paix à Chypre, en Syrie, au Rwanda et dans plusieurs autres pays.

Dans les années 1990, de nombreux Canadiens jugeaient que le maintien de la paix était le plus important legs militaire du pays. Cependant, les attaques terroristes d’Al-Qaida le 11 septembre 2001, sont un sombre rappel des menaces de violence constantes.

Le Canada se joint à une coalition militaire en Afghanistan pour combattre les terroristes et anéantir le gouvernement taliban qui soutient ce mouvement terroriste.

Plus de 40 000 soldats canadiens serviront en Afghanistan entre 2001 et 2014 : 158 Canadiens y perdront la vie et 2 000 autres y seront blessés.

Aujourd’hui, les gardiens de la paix canadiens sont présents en Afrique, au Moyen-Orient et dans les Antilles. Plus de 125 000 Canadiens ont porté le béret bleu iconique des NU. Ils ont été nombreux à perdre la vie en servant la cause de la paix.

Le Canada est-il une nation de « gardiens de la paix »? Oui. Mais il est bien plus que cela.

En fait, la guerre a façonné notre pays et ses populations pendant des siècles… et continuera sans doute de le faire.

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