Carabine Lee Enfield

Cette carabine de 1916 rappelle la contribution du 22e Bataillon canadien-français à la Première Guerre mondiale.

Texte par Annick Desmarais

Mis en ligne le 23 décembre 2022

Cette carabine Lee-Enfield No 1 MK III, modèle 1916 de calibre .303 est nommée Rosalie par le soldat Henri-Paul Lecorre (père du chanteur et peintre Tex Lecor). Henri-Paul Lecorre se porte volontaire dans le 22Bataillon canadien-français en 1915. Ce régiment d’infanterie, le seul entièrement francophone au Canada, tire ses origines de la Première Guerre mondiale.

Lorsque les pays d’Europe déclarent la guerre aux côtés de leurs alliés le 4 août 1914, le Canada, relevant alors de l’Empire britannique pour ses relations extérieures, entre aussi en guerre. Suite à des réclamations populaires, la formation d’une unité combattante composée uniquement de Canadiens français est créée, c’est le 22Bataillon.

Le Régiment s’illustre sur tous les fronts et participe à des batailles décisives. En 1921, le roi George V lui octtitre le titre de « Royal » en reconnaissance de sa bravoure.Toujours active, la formation est depuis connue sous le nom de Royal 22e Régiment.

Durant ses années au front, les conditions de guerre sont si difficiles qu’Henri-Paul Lecorre passe outre les règles de discipline et décore sa Rosalie. Il y grave, à l’aide d’un couteau de poche, les noms des engagements auxquels il prend part dont Arras, Passchendaele, Courcelette et Vimy. Il doit alors rembourser le prix de ce fusil pour « l’avoir endommagé ».

Ayant perdu son arme au cours d’une attaque au gaz en juin 1918, il revoit 38 ans plus tard celle qui l’avait tant consolé et rassuré, sa Rosalie, à une exposition d’effets militaires à Lachute (Québec).

Lieu de conservation de cet objet : Musée Royal 22e Régiment.

Cet article est paru initialement en français, en 2022, dans un numéro spécial intitulé 50 Merveilles de nos musées. Le numéro spécial hors-série faisait partie du Projet Portage, une initiative de cinq ans qui visait à favoriser l’échange d’idées et de langues, et ouvrir de nouveaux horizons aux prochaines générations d’historiens canadiens.

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