Drapeau de l’infanterie française

Ce drapeau fleurdelysé aurait été retrouvé sur les lieux emblématiques de la bataille des Plaines d’Abraham.

Texte par Mathieu Drouin

Mis en ligne le 12 décembre 2022

À la fin du Régime français, chaque bataillon et régiment portait son drapeau respectif, carré de taffetas d’environ 162 cm de côté, en deux exemplaires. Bien que de nombreuses couleurs les distinguent, la couleur blanche, symbole de la pureté catholique et de la France, domine la plupart des drapeaux régimentaires.

À l’été 1759, la résistance française contre les attaques britanniques s’organise autour de Québec et de Montréal. Le 13 septembre, un mouvement audacieux de la part du général Wolfe — l’escalade de la falaise à l’Anse-au-Foulon — permet aux troupes britanniques de prendre l’avantage lors de la bataille des Plaines d’Abraham. Les troupes françaises, la milice canadienne et les détachements autochtones incluant des Micmacs, des Wolastoqiyik, des Abénakis, des Potawatomi, des Odawas et des Wendats ont rapidement brisé les rangs. Le drapeau ci-contre aurait été retrouvé sur le site de cet évènement capital.

Les drapeaux régimentaires revêtaient une forte symbolique. Lors des négociations entourant la capitulation de Montréal, en septembre 1760, les Britanniques demandent d’ailleurs aux Français de rendre leurs armes — et leurs drapeaux. Cette dernière condition de reddition est contraire aux honneurs militaires de l’époque, et vexe profondément les troupes françaises, qui ont combattu avec vaillance. Le général Lévis propose même une dernière résistance en réponse à cette condition. Dans la nuit précédant la prise d’effet de la capitulation — et la remise humiliante des drapeaux — les porte-drapeaux de chaque bataillon se rassemblent et brûlent ces symboles. 

La signature du Traité de Paris, en 1763, met fin à la Guerre de Sept Ans. La Nouvelle-France est cédée à la couronne britannique, mais les Canadiens conserveront le droit de pratiquer la religion catholique. La préservation du droit civil français est assurée par l’Acte de Québec de 1774.

Lieu de conservation de cet objet : Parcs Canada.

Cet article est paru initialement en français, en 2022, dans un numéro spécial intitulé 50 Merveilles de nos musées. Le numéro spécial hors-série faisait partie du Projet Portage, une initiative de cinq ans qui visait à favoriser l’échange d’idées et de langues, et ouvrir de nouveaux horizons aux prochaines générations d’historiens canadiens.

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