Leçons de vie
La première édition de la Vitrine de la Fête nationale met en lumière la passion et la curiosité des élèves de tout le Canada. L’exposition en ligne présentait 80 des meilleurs projets d’élèves sélectionnés lors des Fêtes du patrimoine régionales, au printemps 2025.
Les élèves se sont penchés sur des questions qui leur tiennent à cœur et ont mis au jour des histoires qui relient le passé à notre présent. À travers des entretiens, des archives et les souvenirs de leurs propres familles, ces jeunes historiens nous montrent que l’histoire n’est pas seulement une matière à étudier, mais aussi quelque chose que nous vivons au quotidien.
La Vitrine nationale s’inscrit dans l’objectif de la Société Histoire Canada, soit de sensibiliser le public à ce programme très apprécié et d’accroître la participation à 50 000 élèves d’ici 2027. Grâce à l’aide de généreux donateurs et à un solide réseau d’éducateurs, nous avons investi dans des ressources pédagogiques et le perfectionnement professionnel, et nous en voyons déjà les résultats. La participation des élèves a augmenté de 24 % l’année dernière et leur travail est plus solide que jamais.
« Les projets et les entrevues des élèves semblent s’améliorer chaque année, déclare un coordonnateur de la Colombie-Britannique. Nous voyons les élèves aller au-delà des faits pour présenter de multiples perspectives, approfondir leurs histoires et récits, et établir des liens personnels avec leur patrimoine. »
Il n’a pas été facile de sélectionner seulement quatre lauréats. Les projets présentés ici se sont distingués par la profondeur de leurs recherches et leur créativité pour raconter des histoires importantes pour le Canada. Les élèves recevront chacun un régime enregistré d’épargne-études de 500 $ et un voyage payé pour assister à une célébration spéciale à Ottawa.
Mères militantes
Jasmine, 11 ans, s’est penchée sur l’histoire inspirante des « mères militantes de Raymur », des femmes qui ont tout risqué en 1971 pour empêcher les enfants de traverser des voies ferrées dangereuses sur le chemin de l’école à Vancouver. « Elles ont protesté en arrêtant physiquement les trains », explique Jasmine, qui a appris comment leur désobéissance civile a contraint la ville à construire la passerelle de la rue Keefer. En se plongeant dans les archives, les fresques murales et les journaux, Jasmine a découvert comment des mères ordinaires sont devenues des militantes. « Elles ont prouvé que les pétitions ne fonctionnent pas toujours, qu’il faut parfois passer à l’action », dit-elle. Leur combat pour la sécurité a inspiré Jasmine à voir l’histoire comme « un moyen de montrer comment les gens peuvent changer leurs communautés ».
Asotamakewin : la Première Nation de God’s Lake et la signature du Traité n° 5
Pour Valentina, 15 ans, son intérêt pour l’histoire est profondément personnel : son arrière-arrière-grand-père, le chef Peter Watt de la Première Nation de God’s Lake, a signé le Traité n° 5 en 1909. « Je voulais savoir pourquoi il avait signé et ce qui avait été promis », explique-t-elle. Ses recherches l’ont conduite à consulter des archives, des rapports universitaires et à interviewer des aînés, ce qui lui a permis de découvrir que les Cris considéraient le traité comme Asotamakewin, « une promesse » de partager les terres. Valentina a constaté que loin de recevoir l’aide demandée, la communauté a vu sa vie changer : les enfants ont été envoyés dans des pensionnats et de nombreuses promesses n’ont pas été tenues. Pour elle, ce projet était une quête de vérité : « Le Traité est toujours important aujourd’hui. C’est une promesse vivante pour notre vie commune. »
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Les femmes en agriculture : ancrées dans la tradition, elles cultivent l’avenir
Cora, 10 ans, a commencé son projet par une question simple : pourquoi la ferme familiale s’appelle-t-elle « R.A. Rose and Sons » alors que sa tante Keisha y travaille autant? Grâce à des entretiens avec sa tante et son grand-père, Cora a appris que les femmes ont toujours joué un rôle central dans l’agriculture. « Mon arrière-grand-mère préparait des dîners à base de dinde pour les équipes de moissonneurs six jours par semaine! », s’émerveille Cora, qui a découvert que des femmes comme sa tante, présidente de la fédération agricole de l’Île-du-Prince-Édouard, perpétuent cette tradition encore aujourd’hui. « J’ai découvert que les femmes ont toujours été agricultrices, mais qu’elles n’étaient pas toujours appelées ainsi », dit-elle, fière de perpétuer leur histoire.
Naufrages
Flavie, 13 ans, a transformé un souvenir familial en histoire en menant des recherches sur le sort de trois chalutiers en acier construits en 1969. Deux d’entre eux, le Lady Dorianne et le Lady Audette II, ont coulé en l’espace de quelques mois, ce qui leur a valu le surnom de « cercueils flottants ». Son grand-père a survécu à l’un des naufrages, mais malheureusement, « il n’a pas reçu l’aide dont il aurait eu besoin par la suite », explique Flavie. Elle a reconstitué l’histoire à partir d’archives de journaux, de documentaires et de conversations avec sa grand-mère. Pour Flavie, ses recherches étaient axées sur le souvenir : « Il est important d’honorer les victimes et de veiller à ce que de telles tragédies ne se reproduisent plus jamais. »
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