Louis-Joseph Papineau
Chef des patriotes et politicien
Louis-Joseph Papineau est un personnage hautement controversé. De héros, défenseur des droits des Canadiens-français, à traître à la nation et au Commonwealth, Papineau a eu une influence indéniable sur la politique canadienne de son époque et de la suivante. Né à Montréal en 1786, il a grandi dans la seigneurie familiale, puis a terminé ses études de droit au Petit Séminaire de Québec, mais ne pratique le droit que sporadiquement et se tourne rapidement vers la politique. Après avoir été élu à l’Assemblée du Bas-Canada, Papineau devient chef du Parti canadien, le futur Parti patriote. Il milite alors pour une plus grande autonomie du Bas-Canada, dominé par une minorité d’influents Britanniques. De politicien modéré, le chef se radicalise et bloque le processus politique du Bas-Canada en exigeant des réformes. Dès 1830, il attaque ouvertement les institutions impériales, spécialement le Conseil, dont les membres non élus contrôlent le pays. En 1834, le Parti canadien obtient une large majorité à l’Assemblée, et prépare une série de réformes, les 92 Résolutions, qui permettraient aux Canadiens-français d’obtenir le pouvoir au Bas-Canada à l’aide d’un gouvernement responsable, projet appuyé par le Gouverneur général de l’époque, Lord Durham. Le rejet univoque de ce plan par Londres soulève l’ire de la population canadienne-française, dont les éléments les plus radicaux prennent les armes. Mal organisée, la rébellion est réprimée, et Papineau s’exile aux États-Unis, puis en France après l’échec d’une seconde insurrection. Il reçoit l’amnistie en 1844, et revient au pays. Constatant que l’Acte d’Union avait affaibli encore davantage les Canadiens-français en politique, il s’oppose à la nouvelle entité qu’est le Canada-Uni, et réclame le gouvernement responsable, ce qui sera accordé en 1848. Il ira même jusqu’à prôner l’annexion du Canada-Est aux États-Unis. Papineau quitte la politique en 1854 et se retire dans sa seigneurie, où il décède en 1871.