Incendie au Parlement

Comment une foule d’hommes « respectables » réussit-elle à presque étouffer notre démocratie naissante.

Écrit par Joseph Graham

Mis en ligne le 20 avril 2016

Le matin du 25 avril 1859, lord Elgin, gouverneur général de la province du Canada, quittait l’édifice du Parlement à Montréal. Il venait de donner son assentiment au projet de loi d’indemnisation des pertes dues aux rébellions, une loi très controversée qui portait un rude coup au nouveau système de gouvernement responsable du Canada.

Le projet de loi autorisait l’indemnisation des populations de l’est du Canada (Québec) qui avaient subi des pertes lors des soulèvements de 1837–1838. Ce projet de loi aurait dû être adopté sans incident.

Un projet de loi similaire avait été adopté quelques années avant pour les victimes de l’ouest du Canada (Ontario) dans le cadre d’un vote majoritaire.

Alors que son attelage traverse la place du marché, alors très achalandée, une foule commence à l’encercler. Certains francophones le félicitent, mais les anglophones le moquent, ce qui ne le surprend pas vraiment.

Il avait en effet subi des pressions considérables pour opposer son veto à cette loi, soit en dissolvant le Parlement, soit en transmettant la loi au Parlement impérial, à Londres. « Les Tories ont recours aux menaces, à l’intimidation et à des interventions enflammées pour provoquer un coup d’État », écrit Elgin.

Mais il refusa de s’opposer à la décision de l’assemblée élue — un triomphe pour la démocratie naissante du Canada, mais un dur coup pour l’élite montréalaise pro-Tories, soit les gens d’affaires d’origine britannique. Pour eux, la loi récompensait les rebelles patriotes de langue française.

Soudainement, l’attelage d’Elgin est frappé par une lourde pierre. L’atmosphère devient tendue, les moqueries enterrent toutes les autres manifestations de joie.

Le même après-midi, la Gazette de Montréal imprime une version spéciale invitant la population à se réunir, à 20 heures :

La disgrâce de la Grande-Bretagne! Le Canada vendu et dilapidé!
C’est le début de la fin.
Anglo-saxons, vous devez vivre pour l’avenir. Votre sang et votre race seront maintenant supérieurs.

Une foule de membres respectables de la communauté anglophone se réunit à la Place d’Armes au centre de Montréal. Les vapeurs d’alcool imprègnent l’air. Des voix courroucées haranguent la foule. Bientôt, les manifestants se déplacent vers le Parlement, torches en mains.

Le grand édifice du Parlement, jolie structure de deux étages en pierre calcaire, s’étendait sur 106 mètres sur un côté de la place du marché et contenait deux bibliothèques et toutes les archives du gouvernement. Une extrémité accueillait l’assemblée élue et l’autre, la salle de l’Assemblée législative.

À l’intérieur, l’assemblée siégeait toujours et Augustin-Norbert Morin, un homme de forte stature encore reconnu pour sa participation active à la Rébellion de 1837, dirigeait calmement les discussions à partir de son siège de Président. Morin était un homme en contrôle et organisé qui dirigeait l’assemblée de main de maître. Malgré les bruits de la foule, la séance se poursuivit. Bientôt, des pierres fracassèrent les vitres, suivies de torches enflammées. Un jeune homme pénétra dans le hall de l’assemblée en courant et s’écria : « Je déclare ce Parlement dissous! »

En même temps, on brisa les conduites de gaz pour mettre le feu. Les rideaux s’enflammèrent et les membres surpris, provenant de villages lointains de la province du Canada (l’Ontario et le Québec d’aujourd’hui), commencèrent à se lever.

La voix calme et puissante de Morin les rappela à l’ordre : il insistait pour que l’on ajourne la séance dans les règles.

William Rufus Seaver, un pasteur qui était témoin de l’événement, décrit la foule comme « un groupe de voyous, même s’il s’agit de nos citoyens les plus dignes ». Il écrit ensuite que les manifestants se sont emparés de la masse d’or, symbole de l’autorité royale, et la transportent dans la rue sous les cris et les railleries ».

Une superbe peinture de la reine Victoria est rapidement retirée de son cadre et sauvée des flammes. Elle se trouve aujourd’hui à l’édifice du Centre du Parlement, devant la salle du Sénat, à Ottawa. D’autres peintures et documents précieux n’échapperont pas à l’incendie. En tout, 23 000 ouvrages des deux bibliothèques et des archives du Parlement seront perdus, la plupart irremplaçables.

Le gouvernement avait anticipé les troubles, mais n’avait que deux agents de sécurité à sa disposition immédiate. Lord Elgin jugeait que le recours à une protection trop soutenue ne ferait qu’exacerber le problème. Et sans doute était-il loin de penser que d’honorables hommes d’affaires s’en prendraient au siège du gouvernement.

Au cours des journées suivantes, les membres de l’assemblée, secoués, se réunissent pour une réunion spéciale à Bonsecours — un marché de deux étages qui existe encore aujourd’hui. Cette fois, ils seront sous la protection de soldats britanniques. Alors que les fumerolles s’échappent encore des ruines du Parlement, les membres forment un comité pour faire le point sur les lois qui ont été détruites par l’incendie.

La controverse entourant le projet de loi d’indemnisation des pertes dues aux rébellions ébranlait la colonie depuis la fin des soulèvements. La Rébellion des patriotes de 1837–1838, dont on se souvient toujours au Québec, a débuté lorsque les partisans de Louis-Joseph Papineau du Bas-Canada (Québec) et de William Lyon Mackenzie du Haut-Canada (Ontario) tentèrent de former une république et de mettre fin au régime colonialiste. Les forces britanniques étouffèrent ces soulèvements en condamnant certains de ses acteurs à la pendaison ou à l’exil, mais l’idéal du gouvernement responsable, conçu au cours de cette période, sera par la suite celui qui guidera le Canada vers son indépendance.

Dans la foulée de ces rébellions, des milliers de personnes des deux provinces qui étaient restées fidèles à la Couronne demandèrent une indemnisation. Pendant ce temps, la Grande-Bretagne fusionna les deux provinces. La nouvelle province du Canada était maintenant majoritairement anglophone, le Haut et le Bas-Canada devenaient le Canada-Ouest et le Canada-Est, deux régions de la même province. La loi visant à indemniser les habitants du Canada-Ouest (Ontario) fut approuvée dans le calme, en 1845.

Mais l’offre d’une telle indemnisation aux populations du Canada-Est (Québec) essuya une farouche opposition.

Louis-Hippolyte LaFontaine fut le premier premier ministre de cette nouvelle démocratie parlementaire, baptisée par le feu. Il s’était engagé à indemniser tous ceux qui avaient été traités injustement par les soldats. En fait, dans l’esprit de ses électeurs francophones, le projet de loi d’indemnisation des pertes dues aux rébellions était devenu un symbole, la preuve que ce gouvernement les représentait réellement. Ils jugeaient qu’ils avaient subi des torts et que si le gouvernement ne faisait rien pour les redresser, alors ce n’était pas leur gouvernement.

Robert Baldwin, le chef réformateur hautement respecté du Canada-Ouest, faisait cause commune avec LaFontaine.

Ils croyaient que le gouvernement britannique respecterait leur droit de gouverner s’ils parvenaient à montrer qu’ils obtenaient le soutien majoritaire des populations du Canada-Ouest et du Canada-Est.

Ils remportèrent cette majorité lors de l’élection de 1848, en grande partie grâce au vote francophone du Canada-Est. LaFontaine, qui devint le premier premier ministre le 18 janvier 1849, demanda à Lord Elgin de lire de discours du Trône en anglais et en français à l’ouverture du Parlement.

Cette loi montrait que le Canada était maintenant dirigé par un gouvernement responsable et que le français était accepté comme une langue officielle du Parlement. Ne restait plus qu’à adopter le projet de loi d’indemnisation des pertes dues aux rébellions. Mais le gouvernement n’était pas encore au bout de ses peines.

Les Tories de Montréal se retrouvaient dans l’opposition pour la première fois depuis la création du Bas-Canada en 1791. Lors des élections précédentes, même s’ils étaient minoritaires, ils avaient l’attention du gouverneur, ils contrôlaient l’Assemblée législative et la Chambre haute, et ils avaient encore le dernier mot. Cette fois, les choses étaient différentes. Lord Elgin s’était engagé à respecter les décisions du parti qui gagnerait la confiance de la population.

En 1844, le siège du Parlement avait été déplacé de Kingston, en Ontario, à Montréal. Ce déménagement le rapprochait de l’élite financière anglophone qui contrôlait le Canada depuis la fin des années 1700. Cette dernière était furieuse qu’un premier ministre francophone, un patriote, un rebelle, ait été élu. Pour ces commerçants anglophones, LaFontaine insistait pour faire adopter le projet de loi d’indemnisation des pertes dues aux rébellions pour venger les patriotes qui avaient perdu leur combat.

Les émeutes qui avaient commencé par l’incendie du Parlement durèrent deux jours. Lors de ces manifestations, une foule s’en prit à la magnifique demeure de LaFontaine, dans le quartier Overdale de Montréal. Ils mirent le feu à son inestimable bibliothèque qui contenait des livres et des manuscrits. Ils détruisirent ses meubles et ses porcelaines, et incendièrent ses écuries.

D’autres partisans furent attaqués dans les rues. Elgin, pour sa part, resta caché dans sa maison. Dans une lettre qu’il écrivit à Lord Grey, le secrétaire de la colonie, le 30 avril, il se dit très inquiet de la situation : « Je crois fermement que si l’on se soumet à la volonté de cette foule, il deviendra impossible pour les autorités de cette province de gouverner aux termes de la Constitution… »

Elgin ne sortit de chez lui qu’une seule fois. À cette occasion, son attelage devint la cible de multiples jets de pierres. Sur le chemin du retour, il emprunta une autre rue pour éviter la confrontation, mais lorsque les manifestants en eurent vent, ils le poursuivirent, obligeant son cocher à fouetter les chevaux.

Après cet incident, il ne bougea plus de chez lui, protégé par ses gardes et sourd aux accusations de poltronnerie publiées dans les journaux tories. « Je suis prêt à faire face à l’opprobre général, disait-il, et si je peux l’empêcher, le sang ne sera pas versé à cause de moi. » Elgin savait qu’une confrontation aurait soulevé la population francophone, qui aurait pris la défense du gouvernement. Il en aurait résulté un véritable « choc des races ».

La situation se stabilisa pendant un temps, mais les troubles reprirent de plus belle en août, après qu’un groupe d’incendiaires furent arrêtés et accusés. LaFontaine fut attaqué deux fois en pleine rue.

Sa maison fut à nouveau ciblée, mais cette fois, il avait le soutien de ses amis. Ils se cachèrent derrière les volets la nuit du 18 août. Alors qu’ils attendaient dans l’obscurité, une foule s’approcha et commença à lancer des pierres. Les amis de LaFontaine tirèrent depuis leur cachette. À l’issue de cette échauffourée, sept des attaquants furent blessés et l’un d’eux, William Mason, mourut de ses blessures.

Les journaux tories jetèrent de l’huile sur le feu en condamnant ce meurtre d’un Anglo-saxon par un Français. « William Mason fut porté en terre, entouré d’hommes portant le brassard rouge, et lorsque LaFontaine témoigna lors de l’enquête sur la mort de Mason, un manifestant mit le feu à l’hôtel où se déroulaient les procédures.

Lord Elgin, qui aurait pu faire appel à l’armée pour écraser les manifestants, ne fit rien. Même ses partisans les plus fidèles ne pouvaient expliquer sa patience. Mais après un certain temps, n’ayant rien d’autre à se mettre sous la dent, les émeutiers finirent par se calmer.

La tactique d’Elgin avait fonctionné. En appuyant la décision de l’assemblée, malgré les doutes, les questions et la violence, Lord Elgin s’est révélé un acteur essentiel dans la naissance du gouvernement responsable au Canada.

Il y a plus de 150 ans, la démocratie canadienne a fait face à son premier grand défi : le transfert des pouvoirs du gouverneur à un Parlement élu a provoqué l’incendie de l’édifice du Parlement, mais le nouveau gouvernement a tenu bon et instauré une société moderne, bilingue et autonome. Alors que nous célébrons la Confédération, qui marque la naissance de notre pays, soulignons qu’elle n’aurait pas été possible sans la mise en place d’un gouvernement responsable, en 1849.

Lord Durham

L’Anglais qui assura la survie de la culture française.

Par Richard W. Pound

Il est peut-être trop tard pour faire accepter Lord Durham comme celui qui a favorisé le développement de la langue et de la culture française en Amérique du Nord. Après tout, Durham s’attendait à ce que les Français soient assimilés au Canada anglais. Pour cette raison, et pour certaines de ses observations acérées sur le Bas-Canada, il est devenu l’une des cibles préférées de certains historiens.

Mais revenons à l’époque de Durham. Les rébellions de 1837-1838 au Bas-Canada n’étaient pas nées de la volonté du peuple, elles n’obtenaient pas l’appui du clergé de l’Église catholique romaine, elles n’intéressaient que certains membres des classes professionnelles et ont été facilement étouffées. Leurs chefs furent accusés ou s’exilèrent. Pour Durham, ce conflit était une question de race, et non de politique.

Les Patriotes étaient capables d’initiatives tactiques, en paralysant le gouvernement colonial, par exemple, mais ils n’avaient aucune stratégie pour améliorer les conditions de leurs compatriotes. Et ils attirèrent la colère de la minorité britannique du Bas-Canada qui jugeait avoir le droit d’exercer un contrôle politique sur la région, sans égard à son statut. Évidemment, c’était un point de vue déraisonnable, même si l’on admet que le suffrage universel n’arrivera que plusieurs générations plus tard et qu’à cette époque, il fallait être propriétaire pour avoir le droit de voter.

Des tensions entre les Anglais et les Français du Bas-Canada auraient inévitablement donné lieu à un conflit armé. Mais les Canadiens français faisaient face à un dilemme, puisque la Grande-Bretagne aurait forcément pris le parti des colons d’origine britannique. Les Américains auraient pu intervenir, mais seulement dans un but intéressé; en effet, la survie de la langue, des coutumes et des institutions françaises ne leur était d’aucune utilité. Les Canadiens français eux-mêmes étaient mal équipés pour faire la guerre et la France n’était ni prête, ni motivée à leur venir en aide.

Les Canadiens français avaient beaucoup à perdre si la guerre éclatait. Les protections garanties par la l’Acte de Québec de 1774 et par l’Acte constitutionnel de 1791 seraient abolies. Au mieux, ils pourraient conserver leur mode de vie traditionnel dans certaines communautés rurales isolées. Au pire, ils risquaient d’être engloutis dans le melting pot nord-américain.

C’est à cette époque trouble qu’intervient Lord Durham, de loin le plus important représentant de la Couronne britannique à visiter les colonies. Il arrive en mai 1838, fort de ses pouvoirs inégalés à titre de gouverneur général et de haut commissaire de l’Amérique du Nord. L’application de l’Acte constitutionnel de 1791 est suspendue. Non seulement Durham est-il appelé à gouverner, mais il doit également trouver une solution à la gouvernance future des colonies.

Personne d’autre dans l’Empire britannique n’avait la capacité ni la réputation nécessaire à la réalisation de cette tâche colossale. Malgré ces qualités, les jeux de coulisse à Westminster minèrent son autorité et il donna sa démission à titre de gouverneur général après seulement quelques mois passés au Canada. Cependant, il poursuivit la rédaction de son rapport et consacra tout le reste de sa courte vie (il mourut en 1840 à l’âge de 48 ans) à faire accepter ses recommandations.

Il est maintenant de bon ton de critiquer le rapport Durham. Les critiques soulignent le peu de temps qu’il a passé au Canada, son jugement sur les Canadiens français qu’il qualifie de « peuple sans littérature et sans histoire », et sa conviction qu’ils seraient tôt ou tard assimilés à la société britannique. Il a également été pris à partie pour ses opinions sur le Haut-Canada et certaines de ses observations historiques.

Bon nombre de ces critiques sont valables, mais elles ne tiennent pas compte de la vision centrale et primordiale du gouvernement responsable contenue dans le rapport. Ce rapport se voulait essentiellement un document politique, Durham n’a jamais prétendu en faire une thèse sur l’histoire. Personne d’autre que Durham ne pouvait mettre de l’avant une telle idée de façon crédible, surtout devant les seuls intervenants qui comptaient réellement : les politiciens de Westminster. Durham s’est donné pour mission de convaincre Westminster du bien-fondé de ses conclusions, une tâche difficile compte tenu du niveau de désinformation des membres du Parlement impérial et de leur peu d’intérêt pour les questions coloniales, sauf lorsqu’il est question de se faire valoir sur la scène politique intérieure.

Sa vision globale reposait sur une forme de confédération de toutes les colonies canadiennes, mais l’idée était encore trop avant-gardiste. Elle a commencé à prendre racine lorsque la Grande-Bretagne a compris qu’elle ne serait jamais en mesure de gagner une guerre contre les États-Unis, un constat facile à prouver à la lumière des armées que les Américains avaient réussi à rassembler lors de la Guerre civile. Cependant, à court terme, la situation du Haut et du Bas-Canada se devait d’être réglée de toute urgence. Une majorité canadienne-française ne pouvait tout de même pas freiner le développement des Canadas.

La solution? Fusionner les deux provinces, démanteler la séparation survenue en 1791. Une seule assemblée législative comprendrait un nombre égal de représentants du Canada-Est et du Canada-Ouest. Cela garantissait une majorité au Canada anglais, suscitant la colère des Canadiens français, dont la population était plus nombreuse au Canada-Est (l’ancien Bas-Canada). Mais il n’y avait aucune autre possibilité et la situation obligeait les deux parties à trouver des façons de travailler ensemble.

Près de trois décennies plus tard, la vision de Durham prendra vie dans la Confédération, qui protège les droits des Canadiens français. Dans des circonstances différentes, les choses auraient pu prendre une tout autre tournure.

Le Parlement en mouvement

Ottawa n’a pas toujours été la capitale du Canada. Voici quelques-uns des lieux que le Parlement a déjà occupés :

Kingston, Ontario, 1841–1843

Avec la nouvelle fusion du Haut et du Bas-Canada pour former la province du Canada, le gouverneur général Charles Sydenham choisit Kingston pour capitale. Les trois premières séances du Parlement se tiennent dans un hôpital vide, rénové pour accueillir les parlementaires.

Montréal, 1844–1849

Le Parlement se déplace à Montréal parce que le successeur de Sydenham, Sir Charles Bagot, croit que le Canada doit se doter d’un gouvernement qui représente aussi bien les Anglais que les Français. En outre, Kingston est jugée trop vulnérable, en raison de sa proximité avec la frontière américaine.

Toronto, 1849–1851

Après qu’une foule en colère ait mis le feu à l’édifice du Parlement à Montréal, la capitale se déplace à Toronto. Cependant, on cherche encore à trouver l’endroit idéal pour installer le siège du gouvernement.

Quebec City, 1852–1855

Le Parlement s’installe ici après que le gouvernement ait décidé d’exercer une rotation entre Toronto et Québec, tous les quatre ans. Le Parlement de Québec est accidentellement détruit par le feu en 1854, poussant ainsi le gouvernement à s’installer au palais de justice/salle de concert de la ville.

Toronto, 1856–1859

C’est au tour de Toronto d’accueillir le Parlement dans le cadre du système de rotation. Mais de nombreux députés jugent que ce déménagement tous les quatre ans est trop coûteux et votent, dans une faible majorité, pour faire de Québec la capitale permanente. Malgré cette décision, l’assemblée demande à la reine Victoria de trancher.

Québec, 1860–1865

Le Parlement revient à Québec, mais seulement temporairement. La reine Victoria surprend tout le monde en choisissant Ottawa, une petite ville rustique située à la frontière entre le Canada anglais et français. Il faut quatre ans pour construire les édifices du Parlement, qui ouvriront leurs portes en 1866.

Cet article est paru dans le numéro février-mars 2011 du magazine Canada’s History.

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