Le respect de ces Traités serait certainement un bon pas vers la réconciliation.
Dans son échec à respecter les engagements des Traités, Macdonald rappelle certainement l’échec des Canadiens d’aujourd’hui. Il n’est pas honteux d’honorer la contribution de John A. Macdonald à la Confédération canadienne ou ses années à titre de premier ministre.
Ce qui serait honteux, ce serait de retirer les statues de Macdonald partout au pays, sans parler de la responsabilité du Canada à l’égard de la pauvreté, de la spoliation et de l’aliénation des peuples autochtones, failles auxquelles nous avons tous contribué et que nous entretenons.
Macdonald était politicien jusqu’au bout des doigts. À son époque, et au mépris des ententes qui avaient été promises au moment de la négociation des Traités, les gouvernements canadiens, avec le vaste soutien de la population, ont spolié les Premières Nations de leurs territoires et les ont empêchées de diriger leurs propres affaires ou de générer des revenus.
Lorsqu’il a provoqué une famine pour obliger les Autochtones des Prairies à se plier à la volonté de l’État, il appliquait des politiques qui étaient acceptées par l’électorat de l’époque, et cet électorat, c’est nous.
Pour remédier à cette situation, il importe de redresser les torts. Il serait suprêmement hypocrite de cacher les statues de Macdonald, tout en acceptant la pauvreté des Autochtones et leur dépossession, contre lesquelles il ne s’est jamais élevé.
Lorsque nous aurons combattu les injustices du passé, nous serons mieux en mesure de reconnaître les réalisations durables de John A. Macdonald — et du Canada dans son ensemble.
En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a formulé quatre-vingt-quatorze “appels à l’action” menant à une véritable réconciliation. Aucun de ces appels ne concerne le démantèlement des statues, mais ils évoquent toutefois l’importance de raconter l’histoire des Autochtones.
Ils soulignent essentiellement l’importance d’établir “une relation de nation à nation entre les peuples autochtones et l’État”. Tant que nous n’aurons pas bâti cette relation, rien ne nous porte à croire que ce retrait irréfléchi des statues aura de réelles conséquences positives.